La Petite Ceinture fut construite initialement pour le transport de marchandises, tant local que de transit. La croissance importante et conjointe des trafics de marchandises et voyageurs provoque la mise en service de la Grande Ceinture à partir de 1877 pour y délester la Petite ceinture du trafic marchandises de transit.
Le trafic local à lui-seul restera longtemps très important. Ainsi, en 1948, « le trafic présente un double aspect. Il comporte un mouvement d’échanges entres les principaux points de contact des Régions (Batignolles, La Chapelle-Charbons, La Villette, Bel-Air, Bercy, Ivry et Grenelle-Marchandises) et les gares locales de la Petite Ceinture (Belleville-Villette, Paris-Bestiaux, Charonne, Gobelins et Glacière), et des manoeuvres dans les gares de l’Évangile, Belleville-Villette, Paris-Bestiaux, Charonne, La Rapée-Bercy, Gobelins et Glacière. La vitesse maximum autorisée est de 60 km/h. La composition maximum admise pour les trains est de 40 wagons ce qui correspond à une tonnage de 800 t environ. Les gares ne peuvent recevoir des trains plus longs. […] Actuellement, l’ensemble du service de la Petite Ceinture est effectué par machines Baldwin assurant une moyenne de 105 trains par jour […]. »[2]
Nous présentons dans cet article une partie du parc de locomotives à vapeur qui servit à assurer ce trafic.
Il va de soi que cette présentation possède un unique but documentaire : l’ASPCRF ne défend pas la remise en service d’un matériel à vapeur et à charbon sur la Petite Ceinture, pour quelque raison que ce soit !
La désignation des ces locomotives respecte la règle suivante :
Nombre de roues avant,
Nombre de roues motrices,
Nombre de roues arrière,
comptabilisés sur un seul côté.
Par exemple, la notation « 232 » (prononcer « deux cent trente-deux ») signifie : deux roues avant, trois roues motrices et deux roues arrière. La lettre T désigne le fait que le Tender transportant le charbon était intégré à la locomotive, tandis que l’eau était stockée dans des soutes à eau situées le long de la chaudière.
Locomotives 040T
Locomotives 240T
Ces locomotives puissantes, à quatre essieux couplés et à bogie, construites en 1904, tractaient des trains lourds sur la Grande Ceinture et faisaient des incursions sur la Petite Ceinture. Elles ont également assuré la traction de trains de marchandises sur la Petite Ceinture comme le montrent ces images extraites du film « Études sur Paris » d’André Sauvage tourné en 1928 :
Locomotives articulées type Du Bousquet
Ces locomotives de forte puissance étaient utilisées pour tracter des trains lourds sur la Grande Ceinture. Mais, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la désorganisation des transports fit que ces machines furent utilisées pour des trains de marchandises sur la Petite Ceinture [3].
Locomotives de manœuvre à vapeur
Ces locomotives étaient utilisées pour déplacer les wagons dans les gares de marchandises de la Petite Ceinture, comme sur la vue suivante à Belleville-Villette.
Fourgons serre frein
Ces fourgons étaient chargés de freiner les trains de marchandises. Ils circulèrent sur la Petite et la Grande Ceinture.
Fourgons serre frein Ceinture de 1910, type Est 1883 : ces fourgons, au nombre de dix, étaient similaires à ceux de la Compagnie des chemins de fer de l’Est. Un exemplaire de ce type de fourgon est aujourd’hui préservé en Alsace par le chemin de fer touristique « Train Thur Doller Alsace ».
Fourgons serre frein Ceinture de 1930, type OCEM 1929 : ces fourgons à vigie centrale, au nombre de vingt-cinq, étaient similaires à ceux de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM)