Station Montrouge
Accueil >
Étudier
>
Histoire de la Petite Ceinture
>
Infrastructure et bâtiments
>
Station Montrouge
Adresse : 126 avenue d’Orléans (aujourd’hui avenue du Général Leclerc).
Cette station est située près de la porte d’Orléans, dans le 14e arrondissement.
Elle est ouverte aux voyageurs de la Petite Ceinture entre le 25 février 1867 et le 22 juillet 1934.
Architecture
Le bâtiment est placé à cheval sur les voies et identique aux bâtiments des stations La Glacière-Gentilly (renommée par la suite Parc de Montsouris) et la Maison-Blanche.
Ce type de bâtiment est également présent, avec des variantes, sur la ligne d’Auteuil, comme la station Péreire-Levallois et sur l’actuelle ligne de tramway T2 (station Pont de Sèvres). Ce qui est logique, étant donné que les bâtiments voyageurs de la Petite Ceinture Rive Gauche (13e, 14e et 15e arrondissement) furent conçus par des ingénieurs de la Compagnie de l’Ouest, compagnie qui exploitait les lignes de la banlieue Saint-Lazare et la ligne d’Auteuil.
Laissons la parole à M. Marin, Ingénieur du chemin de fer de l’Ouest [1] :
« La construction de cette partie du chemin de fer de ceinture où les voies sont dans des tranchées de 8 à 10 mètres de hauteur a nécessité cette position des gares qui se trouvent [...] construites sur un tunnel dans lequel passent les trains. Cette disposition est très avantageuse en ce sens que les voyageurs descendent sur chacune des voies sans avoir à sortir de la gare ni passerelle à traverser, ce qui arriverait naturellement dans le cas d’une gare construite sur l’un des côtés de la voie.
Ces gares pouvant se comprendre dans le type troisième classe sont un parfait modèle de disposition en ce qui concerne le service des voyageurs particulièrement, car [...] l’encombrement de la foule ne peut avoir lieu, et il peut s’y faire un service relativement plus considérable qu’on n’est en droit de l’attendre dans des gares aussi restreintes.
Description générale
Ces gares sont distribuées de façon à permettre la circulation rapide des voyageurs. Le service du chemin de ceinture est, comme on le sait, de desservir les différents quartiers de Paris. Or comme les trains sont distancés d’heure en heure, et même de demi-heure en demi-heure le dimanche, il faut donc qu’au moment des trains la circulation soit prompte et facile.
Au rez-de-chaussée [...] se trouve un grand vestibule ou salle des pas perdus faisant face sur la rue. Les voyageurs voient en entrant le bureau des billets et celui de l’enregistrement des bagages ; de chaque côté de ces bureaux se trouve un passage où passent les voyageurs après avoir pris leurs billets.—Ces passages conduisent dans la salle d’attente proprement dite, d’une part, et d’autre part, sur chacun des grands escaliers conduisant aux quais ; de cette façon point de fausse direction : les voyageurs eux-mêmes, au bout de quelque temps, savent parfaitement lequel des passages, celui de gauche ou de droite, ils doivent prendre selon le sens de leur direction. On peut remarquer ici que cette disposition offre d’autres avantages au point de vue du personnel. En effet, ces gares n’ayant dans chaque passage qu’une seule porte d’accès sur les voies, un seul employé peut donc faire ce service très-facile, comme on le voit, aussi bien pour faire monter les voyageurs en voiture que pour recevoir les billets de ceux qui arrivent et qui sont forcés de passer par ce même passage. Ce n’est donc pour celui-ci qu’une question de droite ou de gauche selon le train qui arrive.
Dans le cas du croisement des trains dans l’une de ces gares, la nécessité d’un autre employé deviendrait urgente, car, les trains arrivant en même temps dans chaque direction, il faudrait absolument un employé dans chaque passage, aussi bien pour le contrôle des billets que pour empêcher les voyageurs de prendre une fausse direction.
Le premier étage de ces stations est affecté au logement du chef de gare ; il se compose d’une cuisine, trois chambres à coucher et une salle à manger. Comme cette partie du bâtiment est en retraite de 3m,20 du rez-de-chaussée, l’espace résultant de cette retraite a été transformé en terrasse à la disposition du chef de gare.
Détails de construction
La construction de ces stations jusqu’au premier étage est en pierres de taille et en briques.
Le socle, les pilastres, les chambranles et les corniches sont en pierres de taille, et les remplissages en briques.
La partie supérieure formant premier étage n’est construite qu’en pans de bois.
»
En 2017, 150 ans après sa mise en service, le bâtiment est restauré pour ouvrir au public à l’automne 2017. Lire cet article pour obtenir plus de détails.
Usage du bâtiment de 1934 à 2011
Après la fermeture de la gare au service des voyageurs le 22 juillet 1934, un service de messageries subsista dans une partie du bâtiment. L’entrée était alors située rue de Coulmiers. La partie du bâtiment située le long de l’actuelle avenue du Général Leclerc fut rapidement occupée par un café nommé « Le Relais de Montrouge ».
En 1935, un magasin d’habillement fut construit sur la terrasse de la maçonnerie établie le long du 122 de l’avenue du Général Leclerc. Auparavant, cette terrasse servait sur 19 mètres de profondeur de jardin pour le chef de gare !
En 1936, un magasin de fruits et légumes ouvrit à l’angle de la rue de Coulmiers et de l’avenue du Général Leclerc.
Un magasin de produits audio (radios, etc.) dénommé "Odiovox" occupa également la gare durant l’après-guerre. [2]
Réhabilitation du bâtiment des voyageurs
Cette station fait l’objet depuis 2007 de la mobilisation du Conseil de Quartier Jean Moulin - Porte d’Orléans pour sa préservation et sa réhabilitation en lieu de vie de quartier.
Villa Virginie
Voici des vues de la tranchée de la Petite Ceinture à la hauteur de l’actuelle Villa Virginie.
Aller plus loin
- Sur le site des Archives de la Ville de Paris, le plan parcellaire du quartier de la porte d’Orléans à la fin du XIXe siècle où figure la station ;
- Nouvelles Annales de la Construction, Volume 14. Éditeur C. Béranger, 1868.
Bibliographie
[1] M. Marin, Ingénieur du chemin de fer de l’Ouest. Stations de Montrouge, Gentilly et Maison-Blanche
(Chemin de fer de ceinture). Nouvelles Annales de la Construction, colonnes 82-83, planches 41-42, 14e année, n°166, octobre 1868
[2] Centre des Archives de la SNCF, carton 3LM2210