La Petite Ceinture du peintre Jean-Paul Letellier


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Tranchée de la Petite Ceinture Villa Virginie
Tranchée de la Petite Ceinture Villa Virginie
Entrée du tunnel long de 904 m qui débouche sur la tranchée du parc Montsouris
Bruno Bretelle

 La Petite Ceinture, source de de rêverie et d’inspiration

En l’espace d’une décennie, entre 1981 et 1991, paraissent trois livres consacrés à la Petite Ceinture ferroviaire de Paris. Leurs auteurs y reconnaissent, y compris pour les livres dédiés à l’histoire de la ligne, que les paysages de la Petite Ceinture stimulent l’imagination, ou qu’un regard artistique est nécessaire pour appréhender complètement cette ligne de chemin de fer en complément des approches historique et technique.

La Saga de la Petite Ceinture, dédiée à l’histoire de la ligne depuis ses origines jusqu’en 1991, commence ainsi par ces mots  [1] :
« Rares sont les lignes de chemin de fer qui auront autant fait rêver que la Petite Ceinture de Paris. Simple rocade marchandises établie au milieu du XIXe siècle pour relier entre elles les compagnies exploitant les radiales en étoile autour de Paris, cette voie ferrée se laissera au fil du temps cerner par une urbanisation de plus en plus dense, jusqu’à devenir ce mystérieux couloir ferroviaire se faufilant à travers les pâtés de maisons, disparaissant dans des souterrains puis retrouvant la lumière du jour en passant sur des viaducs au ras des fenêtres des maisons riveraines. »

L’ouvrage La Petite Ceinture de Paris [2] étudie également l’histoire de la ligne jusqu’en 1991 et revient sur les projets de réactivation du service circulaire apparus entre les années 1950 et 1991.
Mais les auteurs ressentent le besoin d’ajouter un chapitre composé uniquement de photographies et intitulé « L’œil du photographe ». La présentation de ce petit album photographique souligne le besoin d’un regard artistique pour appréhender des aspects de la Petite Ceinture qu’aucune étude historique ou technique ne saurait traduire :
« L’oeil du photographe n’est pas le même que celui de l’historien ou celui du « ferrovipathe ». Il trouve de la poésie là ou l’amateur ne voit que des boulons, du mystère là où l’historien ne perçoit que les faits, de la drôlerie là où le passant ne voit rien ! »

Si ces deux livres soulignent l’importance du rôle joués par les ouvrages d’art, comme les ponts, les viaducs, les tunnels et les tranchées, et par les installations des anciennes stations de voyageur, dans la création des paysages si particuliers de la Petite Ceinture et de leur puissance poétique, leur sujet principal reste cependant l’histoire de la ligne.

Le troisième livre, Le chemin de fer de Petite Ceinture de Paris [3], inverse les rôles en attribuant plus de pages à la présentation d’un parcours photographique de la Petite Ceinture qu’à celle de son histoire. Autrement dit, « L’œil du photographe » se taille la part du lion ! Ce véritable album photographique est introduit par un texte du poète Jacques Réda consacré à Petite Ceinture et dont voici un extrait :
« Tout en bas, surgis d’un tunnel amer, et replongeant aussitôt sous des cascades de fleurs et de lune, j’ai vu luire une nuit de mai les rails de cette Ceinture qui entoure la ville frénétique d’un anneau de sommeil ferroviaire, forestier, et qui par divers embranchements la relie aux réseaux de rêve de la planète. »

Outre ces livres, la bande dessinée « La voyageuse de la Petite Ceinture », publiée en 1985, [4] raconte l’histoire d’une jeune femme qui utilise la Petite Ceinture comme lieu de vie et source d’inspiration pour ses rêveries. Les espaces délaissés de la Petite Ceinture, suite à la diminution du trafic ferroviaire, y sont animés d’une nouvelle vie par des gens qui y trouvent un refuge ou un lieu d’évasion.

Au travers de ces diverses publications, l’écriture, la photographie et le dessin sont utilisés pour exprimer les singularités des paysages de la Petite Ceinture et leur puissance évocatrice. Mais il manquait encore l’usage de la peinture.

 Autour de La Petite Ceinture par Jean-Paul Letellier

La suspension du trafic ferroviaire régulier en 1993 par la SNCF, malgré les circulations ponctuelles de trains de découverte jusqu’en 2003, accentue l’impression d’abandon que donnent au promeneur les paysages de la Petite Ceinture. À la fin des années 1990, alors que les premières réflexions sur l’avenir de la ligne – tramway ou coulée verte – ont lieu, le peintre Jean-Paul Letellier découvre ces paysages.

Dans le film de François Godard qui suit, Jean-Paul Letellier explique en détail comment il a découvert la Petite Ceinture, comment il la perçoit et comment il s’en est inspiré pour peindre.

Dans ce film, le peintre Jean-Paul Letellier explique comment il a découvert la Petite Ceinture et comment il s’en est inspiré pour réaliser une trentaine de peinture sur ce thème.
François Godard

Même si les toiles de Jean-Paul Letellier datent de la fin des années 1990, elles jettent un pont entre la peinture classique, en particulier les peintres Fragonard et Hubert-Robert dont il s’inspire, et les œuvres contemporaines du courant street-art. En effet, sur certaines de ces toiles figurent « l’Homme en blanc » du peintre Jérôme Mesnager, des graffiitis (tags) et des fresques murales (graffs).

 Une exposition et des animations à la Villa des Arts

Une trentaine de toiles de Jean-Paul Letellier sont présentées à Paris du 6 au 18 octobre 2020 à la Villa des Arts, dans le 18e arrondissement. Durant cette exposition, des animations sont organisées à la Villa des Arts. L’occasion de découvrir le travail de Jean-Paul Letellier de près. Toutes les informations sur ces évènements figurent sur l’affiche ci-dessous.

Affiche de l'exposition « Autour de la Petite Ceinture » d'octobre 2020
Affiche de l’exposition « Autour de la Petite Ceinture » d’octobre 2020
Jean-Paul Letellier

 La Quinzaine de la Petite Ceinture

La station de l'Avenue de Saint-Ouen
La station de l’Avenue de Saint-Ouen
Jean-Paul Letellier

Autour de l’exposition des œuvres de Jean-Paul Letellier à la Villa des Arts, le Conseil de Quartier Grandes Carrières-Clichy et la Mairie du 18e arrondissement organisent un festival ayant pour thème la Petite Ceinture et intitulé La Quinzaine de la Petite Ceinture.

Parmi ces évènements, Bruno Bretelle, l’animateur du présent site, a le plaisir d’organiser une visite guidée le dimanche 18 octobre à 14h au départ du Hasard Ludique. L’inscription à cette visite est gratuite. Pour découvrir la programmation complète de la Quinzaine de la Petite Ceinture et s’inscrire à cette visite guidée, il suffit de cliquer sur ce lien.

Affiche de la Quinzaine de la Petite Ceinture - recto
Affiche de la Quinzaine de la Petite Ceinture - recto
Octobre 2020.
Ville de Paris


Affiche de la Quinzaine de la Petite Ceinture - verso
Affiche de la Quinzaine de la Petite Ceinture - verso
Octobre 2020.
Ville de Paris