Les raisons de la non-intégration de la Petite Ceinture au Métro
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Les raisons de la non-intégration de la Petite Ceinture au Métro
Après la guerre franco-prussienne de 1870, la création d’un réseau de chemin de fer métropolitain traversant Paris apparaît nécessaire pour des raisons commerciales et militaires. À l’époque, la Petite Ceinture fait déjà le tour de Paris en traversant des quartiers encore peu urbanisés, puisqu’ils sont d’anciens villages annexés par Paris en 1860. Mais à la différence de la Petite Ceinture, le chemin de fer métropolitain nécessite la construction de lignes à travers des quartiers centraux de Paris, fortement urbanisés. Cette localisation impose que la majeure partie du tracé soit souterraine, ce qui rend difficile l’usage de la traction vapeur, génératrice de fumées incommodantes pour les voyageurs dans les longs tunnels. Malgré de nombreux essais menés par les compagnies privées de chemin de fer qui exploitent la Petite Ceinture pour tenter de diminuer la production de fumées par les locomotives à vapeur, aucune solution satisfaisante n’est encore mise au point au milieu des années 1890.
Les membres du Conseil Municipal parisien, en majorité opposés à l’idée de voir gérer le chemin de fer métropolitain par les compagnies privées de chemin de fer, exploitèrent cet argument technique pour rejeter les projets présentés par ces compagnies.
Cette difficulté technique et la nécessité de mettre en service le chemin de fer métropolitain pour l’Exposition Universelle de 1900, après vingt-cinq années d’enlisement du projet, motivent la Ville de Paris à prendre l’initiative en transformant le projet de chemin de fer d’intérêt général en un projet de chemin de fer d’intérêt local. Autrement dit, à transformer un projet de réseau connecté aux réseaux nationaux des compagnies privées de chemin de fer en un projet de réseau spécifique à Paris et totalement indépendant de ces réseaux. Le projet défendu par la Ville de Paris consiste en un réseau de lignes à traction électrique, technologie nouvelle pour l’époque, à voie normale mais à gabarit étroit, empêchant ainsi au matériel des compagnies privées de chemin de fer, circulant notamment sur la Petite Ceinture, d’emprunter ce nouveau réseau. L’État, soucieux de ne pas compromettre le projet pour l’Exposition Universelle de 1900, laisse la Ville le mener à bien.
Ainsi, le chemin de fer métropolitain de Paris, communément appelé par la suite « le Métro », est au final totalement indépendant de la Petite Ceinture. Cette décision eut une importance capitale pour l’avenir du service urbain de voyageurs de la Petite Ceinture, car au lieu de le compléter, grâce notamment à des circulations communes, le Métro allait entrer en concurrence frontale avec lui.
Aller plus loin
- Ces informations sont tirées du passionnant ouvrage d’Allan Mitchell, intitulé « Rêves parisiens - L’échec de projets de transport public en France au XIXe siècle », qui aborde en détail les raisons pour lesquelles la Petite Ceinture ne fut pas adoptée comme base pour la construction du Métro, alors que pendant vingt-cinq ans, son usage fut envisagé.
- Le Métropolitain de Paris, ouvrage écrit par Louis Biette, l’un des ingénieurs ayant mené les travaux des premières lignes de métro, présente l’histoire et la construction des premières lignes de métro ;
- Enfin, notre série de cinq articles sur l’histoire de la relation entre la Petite Ceinture et les différents projets de de chemin de fer métropolitain.
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